Le département
d’État des États-Unis organisera en juin une rencontre destinée à
accélérer les actions visant à protéger les océans.
"Cette ressource extraordinaire est menacée",
a déclaré le secrétaire d’État John Kerry en annonçant le 21 avril, sur
Internet, la prochaine tenue de la conférence intitulée "Notre Océan". "Cette
ressource est menacée par la surpêche qui n’est pas viable, par la
pollution, par le changement climatique. En fait, la manière dont on
relèvera ces défis déterminera, littéralement, l’avenir de notre
planète."
Des scientifiques de diverses régions du monde
décriront les défis auxquels font face les océans lors de la conférence
qui se tiendra les 16 et 17 juin au siège du département d’État à
Washington. Ils auront des entretiens avec des responsables
gouvernementaux, des environnementalistes et des représentants des
industries qui dépendent des océans, telles que la pêche et le tourisme.
L’un des thèmes importants de la conférence sera la nécessité d’agir en
collaboration afin de protéger adéquatement cette vaste ressource, qui
est essentielle à la sécurité alimentaire, à la santé humaine et à
l’avancement des sciences.
L’Administration nationale des études
océaniques et atmosphériques (NOAA) note que l’océan forme l’habitat le
plus vaste de la Terre, renfermant 99 % de l’espace vital disponible sur
notre planète et assurant la survie de près de 50 % de toutes les
espèces de la planète. Couvrant plus de 70 % de la surface de la
planète, l’environnement marin régule également le climat et la
météorologie. Tout au long de l’histoire, les êtres humains ont cru que
les océans étaient invulnérables face à leurs actions. Aujourd’hui, la
science nous a appris que de nombreuses activités humaines polluent et
perturbent l’environnement marin, à tel point que la durabilité à long
terme de nombreuses espèces se trouve menacée. Bien qu’il soit difficile
d’obtenir des données précises, les recherches indiquent que plus de 50
% des populations piscicoles sont sur le point de dépérir si elles ne
sont pas mieux gérées, et que 30 % des autres sont surexploitées et près
de s’effondrer. D’autres recherches montrent que jusqu’à 90 % des
grandes espèces prédatrices – requins et thons, par exemple – ont
disparu à cause de la surpêche, ce qui perturbe gravement l’équilibre
global des écosystèmes. La pêche rapporte 500 milliards de dollars et
représente une source importante de protéines – un élément nutritif
essentiel – pour 1 milliard de personnes. La nécessité de protéger les
pêcheries pour les futures générations en adoptant des pratiques plus
durables que celles que l’on voit aujourd’hui est une question clé à
laquelle s’attaqueront les participants à la conférence.
La pollution
sera un autre thème important de la conférence. Les débris qui
finissent dans les océans et dans les cours d’eau du monde entier
représentent l’une des sources de pollution les plus répandues, selon la
NOAA. Les déchets et produits chimiques d’origine terrestre qui
parviennent jusqu’aux océans sont moins visibles, mais ils constituent
quand même une autre source majeure de pollution et d’acidification.
L’acidification accrue des océans tient aussi au fait qu’ils absorbent
les émissions excessives de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, dont
sont responsables les activités humaines depuis la révolution
industrielle. L’acidité des océans est aujourd’hui supérieure de 30 % à
ce qu’elle était il y a un siècle, leurs eaux absorbant environ le tiers
de toutes les émissions de dioxyde de carbone dans l’air. L’absorption
du dioxyde de carbone présente un avantage à court terme puisqu’elle
réduit les quantités de ce gaz dans l’atmosphère. Cependant, sur la
durée, l’absorption du carbone change la composition chimique de l’eau
maritime à tel point qu’elle risque de devenir nuisible à la vie marine
et de transformer l’écosystème.
La conférence mettra en relief des
pratiques qui sont actuellement élaborées pour contrer ces tendances
nuisibles et elle cherchera à les faire adopter à grande échelle. La
conférence de juin sera l’occasion de mettre en vedette des pratiques de
pêche durables qui ont fait leurs preuves, mais M. Kerry voudrait aussi
que la conférence soit un nouveau point de départ pour des efforts
encore plus vastes. "Si nous voulons laisser un océan viable à la prochaine génération, nous devons agir avec beaucoup plus fermeté aujourd’hui", a-t-il dit le 21 avril en annonçant la tenue de la conférence.
International Ocean Conference 2014 – US Department of State